Récapitulatif des heures de vol...

A l'aube de ses 40 ans l'escadron met à votre disposition un fichier excel reprenant les heures de vol effectuées par l'ensemble des aéronefs de l'ETOM depuis sa création...


Décès du Général Marius NARI  -  10 mars 2003

"Le général NARI, Toulonnais ne le 28 juin 1924, nous a quitté le 5 mars dernier. A l'annonce de cette triste nouvelle, des tahitiens qui sont nombreux dans la capitale varoise se sont rendus à la chapelle de l'hôpital pour se souvenir du parcours de ce général qui a visiblement marqué la mémoire des Polynésiens, pour y lire un poème. Il faut en effet se souvenir que lors de l'affectation de Marius NARI à Tahiti le 26 décembre 1966, la construction de la piste de Tahiti Faa'a venait tout juste de s'achever. Le nouveau commandant du GAM 82 (le second de son histoire) fut donc chargé, durant ses trois ans et demi de séjour de mettre en place ce qui allait devenir la Base Aérienne 190. Officier de la légion d'honneur, Commandeur dans l'Ordre National du Mérite, titulaire de la Croix du Combattant, de la Croix de guerre TOE (3 palmes), et de nombreuses autres décorations de premier niveau, dont la Croix du mérite Taï et la Médaille de l'aéronautique. Longtemps installé à Tahiti le général NARI avait été aussi ingénieur civil aéronautique et expert de l'air auprès du Sénat. Il était revenu s'installer à Toulon en 1995 pour y couler des jours paisibles et être plus près des siens."

D'après un article paru dans Var Matin le 7 mars 2003.


Un WE pas comme les autres  -  5 et 6 octobre 2002.

Vendredi 4 octobre, 13h30… L’escadron se vide progressivement et le week end se profile aux yeux de tout un chacun. Un week end parmi tant d’autres et pourtant pas comme les autres pour l’ETOM. Le samedi reste très calme mais il en est toujours ainsi du calme avant la tempête. Tout débuta dans la nuit du samedi au dimanche lorsque la brigade de gendarmerie de Papara (35 km au sud de Papeete) informe le COT de la disparition d’un homme au large de la baie de Faarearea. Mis en alerte à 00h35 la cellule des opérations de l’ETOM déclenche le personnel nécessaire à la mise en œuvre et au décollage d’un super puma pour le dimanche à 6h00 du matin. Une heure avant l’heure prévu de décollage tout le monde se retrouve à l’unité pour un dernier briefing et prendre les dernières informations auprès du COT. A 5h55 un coup de téléphone de la brigade de gendarmerie nous annonce de la découverte du corps, et pour nous, cela signifie une annulation de la mission quelques minutes avant la mise en route. Le temps de tout démonter et de prévenir toutes les personnes concernées par cette SAR et je saute dans ma voiture pour terminer ma nuit. Quelques heures plus tard je me réveille pour une seconde fois en ce dimanche 6 octobre et m’apprête à finir mon week end.

A 12h39 le médecin régulateur du SMUR demande au COT la possibilité d’effectuer une évacuation sanitaire sur l’île de Rapa. A 1244 kilomètres au sud de Tahiti, Rapa Iti, à ne pas confondre avec Rapa Nui plus communément appelé Île de Pâques, est la plus australe des terres polynésiennes. Elle abrite quelques 521 habitants qui vivent pour l’essentiel de la pêche, de l’agriculture et de l’élevage. Cette île ne disposant toujours d’aucune installation aéroportuaire le seul moyen rapide d’intervention et d’évacuation reste l’hélicoptère. Mais, il est trop tard pour lancer une EVASAN en ce début d’après midi car cela supposerait une arrivée de nuit sur Rapa. D’autre part le temps de vol nécessaire à la mission nécessite des opérations mécaniques exigeant quelques heures de travail. De ce fait, la décision est prise de procéder à un décollage du Super Puma le lundi vers 4h00 du matin. Encore une courte nuit qui se profile à l’horizon. Nous nous retrouvons à l’ETOM en fin d’après midi pour finaliser la mission et préparer l’hélicoptère. Je quitte l’escadron vers 18h45 et rentre très vite chez moi pour essayer de récupérer un peu avant d’attaquer cette EVASAN.

Lundi 7 octobre, 2h30… le week end est déjà terminé. Trop court…. Dans moins de deux heures je serais en vol et en route pour réaliser une évacuation sanitaire sur une île située à plus de 700 nautiques de notre port d’attache. Nous décollons à 04h10, avec un peu de retard en raison de l’arrivée successive d’un Airbus d’Air Tahiti Nui et d’un Boeing d’Air New Zeland. Posé à Raivavae à 06h55 nous procédons au reconditionnement de l’appareil et effectuons le plein de carburant. La rapidité d’exécution de ces opérations nous permet d’atteindre Rapa à 10h30.

Dès lors, tandis que le staff médical se charge de récupérer et de conditionner le malade, nous profitons du somptieux et garagantuesque repas préparé par le habitants du village et prenons un peu de repos avant de repartir pour Tubuaï. Les conditions météorologiques ne sont pas des plus clémente et le vent joue contre nous sur le trajet. Par conséquent nous volons au plus bas pour obtenir le meilleur compromis entre la consommation et la vitesse sol. Finalement nous atteignons l’aérodrome de Mataura à Tubuaï après un peu moins de 3 heures d’un vol BA au dessus de l’eau.

Le Beech 200 d’Air Archipels chargé de procéder au transfert jusqu’à Papeete est déjà en place. Un Casa de l’ETOM est également sur le tarmac et nous attend. Nous avons en effet profité d’une mission d’entraînement dans les Australes pour effectuer une relève d’équipage, car, il est déjà 15h00 lorsque nous atteignons l’île et cela fait plus de 12 heures que nous sommes debout et opérationnels pour cette mission… La fatigue commence à se lire sur nos visages… Il est temps de rentrer.

Alors que nous regagnons Tahiti par avion en fin d’après midi, l’équipage qui nous avait relevé à Tubuaï pose le Super Puma en début de soirée sur l’aéroport de Faaa. Tout le monde se retrouve enfin au bar de l‘escadron autour d’un dernier verre. Chacun y va de sa petite histoire et les « vieux chibanes » racontent leurs vécus, la voix éraillé par l’enthousiasme et le houblon. Il en est ainsi des nombreuses soirées qui ponctuent les retours de mission des équipages de l’ETOM.